Garou au Capitole Le crooner fantaisiste et endiablé

A la fois gamin et gentleman, Garou en a fait voir de toutes les
couleurs à ses fans rassemblés jeudi soir au Théâtre Capitole où, encore
ce soir, il se permettra toutes les fantaisies sous ses airs de crooner
endiablé!
À la suite de sa récente «performance olympique», le chanteur est de
retour chez nous pour nous entraîner dans une expédition musicale
parsemée de succès empruntés ici et là à la façon du nouveau gentleman
cambrioleur dont il se proclame.
Tout feu tout flammes, Garou avait délibérément le goût de s’éclater
jeudi, mais, à son dépit, le public s’est difficilement laissé entraîner
dans son jeu débridé.
Sa voix écorchée limite ses performances musicales, mais le coeur et les
tripes sont doublement présents dans cette production généreuse du
genre bon chic, bon genre. Le décor est impressionnant avec ses tableaux
animés, ses lustres géants et ses brillants jeux d’éclairage. A ses
côtés prennent place six solides musiciens et une voix convaincante,
celle d’Élizabeth Blouin-Brathwaite, qui formera le duo de Sous le vent.
Sexy
Pendant deux heures, Garou s’en donnera à coeur joie. Le gentleman
cambrioleur se fait gentleman badineur, qui revendique le seul droit de
s’amuser en gang. Mais le public se laisse difficilement entraîner,
jusqu’au moment où Garou prend la pause sexy en s’étendant de tout son
long sur le piano sur l’air de Aux champs Elysées. Jouant au crooner, il
poussera le jeu de la séduction en roulant des hanches à la façon de
Rod Stewart pendant son cambriolage de Da ya think I’m sexy.
Garou impressionnera par son talent de multi-instrumentiste, passant de
la trompette au piano et à la guitare. L’ancien protégé de René Angélil
fait plaisir à ses fans en intégrant quelques ballades, mais on sent la
fièvre monter en lui lorsque les rythmes se font survoltés comme dans
Stand Up et Que l’amour est en violent.
De sa voix encore plus railleuse, il redevient Quasimodo le temps de
nous ramener Belle dans une interprétation moins éclatante, qui saura
quand même entretenir la ferveur de ses irréductibles admiratrices, qui
poussent les cris en scandant son nom.
Et le voilà cette fois en solo se payant la traite en se prenant pour
Elvis Presley dans une démarche décousue, qui ne suscite pas
l’excitation souhaitée. Laissé à lui-même, il enchaîne avec des airs de
rhythm’n blues qui font enfin réagir la foule, qui l’entraînera à «caler
son verre», ce qu’il fera en enchaînant avec des airs folkloriques
improvisés et des propos qui ne feront pas l’unanimité.
Le moment le plus vibrant de la soirée viendra de sa relecture – exquise
– de Everybody Knows de Leonard Cohen avec une voix aussi torturée que
l’originale. Suivront d’autres moments forts qui lui vaudront finalement
une ovation!
Garou demeure le même personnage différent avec cette gueule
d’incorrigible gamin, qui refuse de se prendre au sérieux; c’est ce qui
fait son charme exclusif!